PEDOLOGIE LUNAIRE

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Mosaique d'images LRO/WAC traitées et assemblée per Maurice Collins

Hier, nous avone eu droit à une vue rasante sur le cratère Humboldt prise depuis la Terre. Aujourd'hui, Maurice nous propose une vue "de dessus" assemblée à partir d'images prises par la caméra grand champ (WAC, Wide Angle Camera) de la sonde LRO (Lunar Reconnaissance Orbiter). J'y vois de choses inédites. Je disais hier que la partie la plus basse du rempart (sur la droite ici) se situait à l'endroit où Humboldt semblait recouvrir en partie un cratère plus ancien. Je ne pense pas que ce soit un cratère finalement. La zone en question est étrange : elle apparaît plutôt lisse et délimitée par des bords presques droits, que l'on pourrait presque prendre pour des artefacts. Le cratère en bas à gauche a lui clairement été tronqué lors de la formation de Humboldt. Il est même étonnant que, malgré cette proximité, il ait survécu aussi bien à un tel événement (Humboldt fait quand même 190 km de diamètre !). Notez aussi les dépots sombres sur le sol de Humboldt. Comme dans le bassin Orientale, ils sont localisés entre les plus grands failles et la muraille du cratère. Par endroit, il recouvrent des rainures, ce qui montre que les laves dont ils sont formés résultent d'éruption postérieures à la formation de ces rainures. Lesdites rainures en elles mêmes sont remarquables. Elles sont disposées à la fois de manière radiale et concentrique. Les données
topographiques ne confirment pas un bombement du sol du cratère [NDT : comme on aurait pu s'y attendre, avec un tel réseau de failles]. En fait beaucoup de ses rainures sont formées d'une séquence très rapprochée de puits d'effondrement (d'anciens tubes de lave ?). Celle de gauche est la plus remarquable. Elle présente des courts segments partant à angle droit, dont l'origine est manifestement tectonique. Pour finir, le superbe cratère concentrique présent au beau milieu de tout cela semble confirmer que le volcanisme et bel et bien impliqué dans la formation de ce paysage. En effet, la présence de cratères voisins de taille voisine rend très improbable l'explication de la formation d'un tel cratère concentrique par un impact ayant interagi avec une couche enfouie.

Chuck Wood
(traduction Jocelyn Sérot)

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